La véritable valeur d’une personne réside dans sa capacité à continuer à se relever, à cheminer, et à se réinventer.

Pour traduire l’oeuvre, il faut rencontrer l’artiste

By Charlène Draoui — october 2025

Jean Matthieu Gosselin, photographe.
Bruce Springfield/ Between Heaven And Earth

Et puis, en 2013, le temps se fige...

Photographie : Jean Matthieu Gosselin

« Je n’y croyais pas. A l’époque, je parlais mal et j’avais du mal à écrire. Pourtant, j’ai atteint mon objectif grâce au soutien de mes camarades de promotion, par un travail harassant, et avec le soutien de ma famille et de la psychologue.»

Jean Matthieu Gosselin est diplômé en « Photographie documentaire – narrative » et en « Vidéo ».
De l’édition à la photographie, de la parole écrite à la lumière saisie,
cet homme a su transformer l’épreuve en création. Son parcours n’est pas celui d’une carrière interrompue, mais d’une renaissance : celle d’un homme qui, après avoir transmis les mots, choisit de partager des images.

« Andréa, Rafa Badia, Israël Ariño, sont des enseignants qui m’ont aidé avec une humanité exceptionnelle et qui ont compris mon problème sans jamais me le faire ressentir ! »

Photographie : Jean Matthieu Gosselin
Photographie : Jean Matthieu Gosselin
CHEMINER VERS LA GUÉRISON

Au-delà de l’aspect médical, la rééducation est un parcours de résilience où la personne doit réinventer son rapport au corps et au quotidien.
Quand le corps vacille et que la maladie impose ses limites, l’art devient un espace où la fragilité se transforme en force.
En quête de reconstruction, chaque image capturée est une victoire sur l’immobilité.

Quand un être est réduit à sa fragilité, il perd son identité sauf que l’art a le pouvoir d’inverser la perspective.
En exposant ses photographies, Jean Matthieu cesse d’être défini par ce qu’il a perdu pour être reconnu pour ce qu’il transmet. La sensibilité, le style, l’expressivité prennent le pas sur la faiblesse supposée. L’art devient alors un langage universel capable d’abolir la barrière du regard. Il n’est décemment plus question de compassion mais plutôt de reconnaître le talent.

Photographie : Jean Matthieu Gosselin
Photographie : Jean Matthieu Gosselin
Vivre l’œuvre comme une rencontre avec l’auteur
Before memories fade / Photo : Jean Matthieu Gosselin
Before memories fade / : Jean Matthieu Gosselin

Not Dark Yet, inspiré par l’un des titres phares de Bob Dylan, place l’artiste dans une tension entre finitude et persistance. La nuit n’est pas encore tombée, la lumière résiste.

Not Dark Yet, photo : J.M Gosselin
Not Dark Yet, photo : J.M Gosselin

La mémoire cérébrale transmute en mémoire photographique, Jean-Matthieu Gosselin renverse la logique de la perte. Ses expositions proposent une méditation universelle sur ce qui nous échappe et sur la puissance de l’art.

« La photographie m’a donné une façon différente de voir le monde et m’a rendu beaucoup plus
heureux en trouvant quelque chose de beau dans chaque petite chose, et de pouvoir partager
mon point de vue avec quelqu’un à travers la photo.
Dialoguer sans mots, par l’image, m’anime au quotidien.
»

J.M Gosselin

Certaines rencontres deviennent les jalons de notre propre évolution.

Deux photographes catalans, humanistes et très créatifs ont épaulé Jean Matthieu. Ivan Ferreres, photographe documentaire et de création multimédia, commissaire d’exposition imaginatif et Enric Montes, photographe et grand spécialiste de l’édition de livres photographiques.

« Enric m’a appris à tirer parti du pouvoir narratif des images pour créer des histoires, quant à Ivan, il m’a enseigné à travailler la photographie intime, le territoire et l’image subjective.»

Jean Matthieu est aspiré par le monde de la contemplation et de la compréhension objective. Il admire le photojournaliste français Marc Riboud, qui racontait le monde en images avec une humanité saisissante.

« Marc Riboud est pour moi une source d’inspiration ! J’ai une passion pour ses photographies, sa carrière, son évolution, c’est un immense poète de la photo ! Il a exploré la profondeur de la condition humaine à travers son objectif sensible et précis en invitant à la fois, à la contemplation profonde et à l’analyse.»

Photographie : Jean Matthieu Gosselin
Du mur au festival : quand la photographie franchit un cap

Il y a en chacun de nous des rêves qui sommeillent, ces projets en suspens qui nous rappellent que nous ne sommes pas figés, ils entretiennent en nous, une énergie qui nous pousse.
Mettre en forme un projet, c’est exister !

« Il était une fois le visiteur de musée » J.M Gosselin

Ce photographe souhaite exposer son travail « Il était une fois le visiteur de musée » dans le cadre d’un festival.

« Je travaille sur ce projet depuis cinq ans, j’aimerais exposer, non pas dans une galerie virtuelle en 3D, mais dans un festival ! »

« Il était une fois le visiteur de musée » J.M Gosselin
« Il était une fois le visiteur de musée » J.M Gosselin

« Il était une fois le visiteur de musée » J.M Gosselin
« Il était une fois le visiteur de musée » J.M Gosselin
« Il était une fois le visiteur de musée » J.M Gosselin
EXPOSITION ET ENGAGEMENT

La 6e Biennale internationale d’art d’Andorre, baptisée L’ANDART 25, se tient jusqu’au 14 novembre 2025 à Sant Julià de Lòria, une paroisse située dans le sud du pays.
Sous le slogan « Pause pour continuer », L’ANDART 25 invite à une introspection collective sur des enjeux tels que l’urbanisation, les politiques publiques et la durabilité.
Plus de 80 artistes, locaux et internationaux, participent à cette édition, avec la participation spéciale du Liechtenstein en tant que pays invité, favorisant ainsi un échange culturel avec la principauté.
Dans le cadre de cet évènement, Jean Matthieu Gosselin présente un projet, réalisé à quatre mains avec le talentueux photographe Ullic Morard, intitulé :
La memoria perdida ; un silencio de cuatro tiempos.

Chambre 211/ hôtel POL

“La memoria perdida, un silencio de cuatro tiempos« 

La memoria perdida, un silencio de cuatro tiempos

Transmission et partage…
Photo Parallèle est une association co-créée en 2023 par Jean-Mathieu Gosselin et son ami, Ullic Morard. Leur mission est de donner la parole aux photographes dont le travail mérite d’être vu.
À travers des expositions en 3D, des blogs, des expositions physiques et différents projets photographiques, Photo Parallèle offre aux artistes un espace pour faire connaître leur travail, partager leur vision et faire évoluer leur pratique. L’association se veut un tremplin, permettant aux photographes de se faire entendre et de rencontrer un public plus large.


Jean-Mathieu Gosselin nous rappelle que les épreuves de la vie, aussi douloureuses soient-elles, sont des cadeaux mal emballés. Son accident vasculaire, loin de l’arrêter, l’a conduit à une rencontre inattendue avec la photographie, un art qui lui a permis de se réinventer, de redonner du sens à sa vie et de nourrir un feu intérieur immuable.
La résilience, la volonté et la passion peuvent surpasser toutes les difficultés, parfois même, ce sont les épreuves qui nous révèlent à nous-mêmes.
Jean-Matthieu continue ainsi à avancer, appareil en main, comme un témoignage vivant que l’envie de vivre et de créer reste plus forte que tout.

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